Comme nous l’avons vu précédemment, le cheval a un mode de vie et des capacités bien différentes de l’Homme ; leurs besoins sont donc aussi différents voire même opposés.
Cependant, on peut constater que trop souvent, les conditions de vie imposées au cheval sont à l’image de l’Homme (en pire oserais-je dire !) :
- enfermement dans des box individuels
- repas copieux 3 fois/jour
- protections diverses (fer, couvertures, bandages…)
"Biologiquement, l'influence de quelques millénaires de domestication est nulle." Docteur Ancelet
Ce qui n’est pas sans conséquences physiques :
- le cœur est sursollicité et le métabolisme réduit par manque de mouvements
- l’appareil digestif est surchargé et abimé à cause d’une alimentation inadaptée en qualité et en quantité
- les voies respiratoires sont fragilisées
- le cheval adopte une posture non physiologique
- le système immunitaire est fragilisé et dysfonctionne.
- L’ammoniac est un gaz que l’on trouve dans les déjections des chevaux, il se dilue très vite dans l’air et dans l’humidité, donc se trouve présent dans l’air de l’écurie et dans la litière en grande quantité. Ce gaz est cependant nocif car il détruit les protéines. Or, toute cellule du corps est faite de protéines.
Lorsque le cheval inspire cet air chargé, l’ammoniac va se déposer sur les muqueuses et détruire les cils tapissant les voies respiratoires. Ces cils ont pour fonction de capturer les poussières et particules apportées par l’air inspiré, et de les évacuer par l’intermédiaire du mucus. Sans eux, tous ces germes (et ils sont nombreux dans un endroit clos !) sont transportés jusqu’aux poumons, le mucus sèche et forme une croute sur les parois intérieures des bronches et le cheval va tousser pour tenter de l’éliminer. Si le cheval est nourri à hauteur de table, il doit plier la nuque et les particules des grains viennent irriter la partie postérieure du pharynx.
Si cette situation perdure, les muqueuses ne pourront plus se régénérer.
L’ammoniac est aussi responsable de la dégradation de la corne des sabots.
- La position de la tête du cheval a une influence sur le corps entier. Lorsqu’il baisse la tête, le ligament cervical/dorsal (ligament très évolué qui part de la tête jusqu’à la queue) est mis sous tension et soutient le dos et la colonne vertébrale du cheval, le garrot est tiré vers l’avant, le poids se situe plutôt sur l’avant-main et sur la partie antérieure des sabots (sole et paroi plus épaisse). Lorsque la tête est haute, le dos a tendance à s’affaisser, et les muscles dorsaux doivent le soutenir, le poids se déporte sur la partie postérieure des sabots. Les muscles, ligaments, tendons sont alors surmenés par cette mise sous tension longue.
Et psychologiques :- le cheval est stressé, anxieux, déséquilibré
Etre équilibré psychologiquement signifie que notre cerveau dirige notre corps correctement. Le cortex cérébral est le tableau de commande de l’organisme, il collecte et traite les informations sensorielles (perception) puis renvoie les commandes aux centres responsables du fonctionnement des organes (réaction). Si les perceptions sont soumises au stress et à la peur, les commandes vont alarmer les centres auxiliaires, qui vont donner des ordres inhabituels ou dépourvus de sens à leurs organes.
Exemples : un cheval a peur parce que son voisin est parti ; un message d’alarme est envoyé par le cortex, et arrive dans le centre qui gère le tube digestif. Cela va entrainer une diarrhée ou une colique.
Le déséquilibre psychologique entraine aussi des changements de comportements : agressivité, apathie, actions de substitution (tics, mouvements répétés…), hyperactivité, mollesse….
Pour garantir une bonne santé physique et mentale du cheval, il faut donc respecter ses besoins fondamentaux, à savoir :
- une liberté de mouvement permanente en milieu ouvert
- la compagnie d’au moins un équidé
- une nourriture composée essentiellement de végétaux en libre service
- Pas d’artifices (couvertures, bandages, fers…)
- Privilégier les soins naturels et avoir recours le moins possible aux molécules chimiques.